La tension s’est légèrement apaisée. Et maintenant, on a l’impression que la vie s’est à nouveau arrêtée. Rien n’est clair, on attend à nouveau.

Je reviens de mon deuxième cours de français

Aujourd’hui, j’ai eu mon deuxième cours en présentiel de français. Il avait lieu dans le même bâtiment que je connais déjà grâce aux cours d’intégration. Le professeur, lui, était le même. Nous étions un peu plus nombreux – deux femmes afghanes se sont ajoutées au groupe. Elles parlent déjà très bien français, mais on voit clairement qu’écrire leur pose beaucoup plus de difficultés.

De mon côté, c’est un peu le contraire : j’écris plutôt mieux, mais j’ai beaucoup de mal à parler. Parfois, je ne comprends pas du tout le professeur, contrairement aux autres participants du groupe. J’ai besoin de pratique. Les applications, c’est bien sûr utile, mais sans pratique réelle, ça ne sert pas à grand-chose. Je n’ai plus suivi de cours depuis mai, depuis notre déménagement à Bar-le-Duc.

Sur le chemin du retour, j’ai un peu discuté avec un couple de demandeurs d’asile venus d’Albanie. Un jeune couple très beau. Ils sont arrivés relativement récemment, mais ils parlent déjà mieux français que moi — et aussi très bien anglais. C’est dans cette langue que nous avons parlé. Des gens très positifs.

Épuisé et brûlé

Ce qui est le plus frustrant dans notre situation, c’est le manque de retours constructifs et de compréhension de notre situation. Peut-être que la demande d’aide au relogement est en cours de traitement, ou peut-être que rien ne se passe. On ne sait pas. Et c’est incroyablement frustrant. Quand on ne comprend pas la situation, on ne peut pas vraiment planifier ses actions et agir correctement. Et il y a cette prise de conscience qu’avec chaque jour qui passe, le risque de perdre l’appartement qu’on a trouvé augmente exponentiellement.

Si je suis cette grenouille qui, luttant pour survivre, a transformé le lait en beurre, alors je dirige maintenant une petite beurrerie. C’est brutal, bien sûr. Si c’est si difficile pour moi, avec toutes mes compétences et mon expérience, alors qu’est-ce que c’est pour ceux qui n’ont aucune expérience de la communication avec l’appareil bureaucratique ?!

J’en ai terriblement marre de tout ça. J’ai décidé de me faire plaisir avec des photos de la mer Adriatique d’il y a deux ans. À l’époque, il semblait qu’il suffisait d’arriver en France pour que beaucoup de nos problèmes se résolvent d’eux-mêmes. Mais voilà que nous sommes au tout début d’un nouveau voyage sans fin. Hier, j’ai fait une nouvelle promenade dans le quartier où nous prévoyons d’emménager. C’est un endroit calme et douillet. Les chances que tout se passe bien s’amenuisent de jour en jour. Mais tout n’est pas perdu.

Maison avec des fantômes bienveillants

Une belle vieille maison. Probablement inhabitée. Mais peut-être y a-t-il des fantômes. Certainement de bons fantômes. Seuls de bons fantômes devraient vivre dans une telle maison.

Une petite promenade photo dans notre quartier résidentiel

Autobus desservant notre secteur Côte Sainte-Catherine

Ligne 3.

Et la ligne 5.

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© Aleksandr UDIKOV, rédacteur en chef d’Hypertabloid | Udikov.com | Expaty.Life