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J’ai longtemps hésité avant de publier ce texte. Mais comme mon état s’est considérablement aggravé, je n’ai, semble-t-il, plus le choix. Mes amis, je vous serais reconnaissant pour vos partages !

Bonjour ! Je m’appelle Aleksandr UDIKOV, je suis journaliste et blogueur de Russie. Avec ma femme, nous avons obtenu le statut de réfugiés en France avec le soutien de l’organisation Reporters sans frontières (RSF). Nous avons dû quitter la Russie en raison de persécutions liées à mes articles condamnant l’attaque de la Russie contre l’Ukraine.

Avant de pouvoir entrer en France, faute de pouvoir obtenir un visa, nous avons été forcés de résider successivement dans cinq pays : Turquie, Kirghizistan, Monténégro, Serbie et Bosnie-Herzégovine. Nous sommes passés par de très nombreuses épreuves. Nous espérions qu’en France, patrie de la démocratie, pays de liberté, d’égalité et de fraternité, nous pourrions commencer une nouvelle vie.

Tout d’abord, je tiens à remercier l’Administration du Président de la République française, l’OFII, l’OFPRA et les représentants des médias français pour l’aide qui nous a été apportée lorsque nous étions demandeurs d’asile. Je considère le travail des employés du CADA Clermont, rattaché au CADA Verdun, comme exemplaire.

Je souhaite également remercier les employés de CDC Habitat Adoma Pompey, de la Maison de la Solidarité de la Meuse (MDS) et du Centre Hospitalier de Bar-le-Duc pour l’aide qu’ils nous ont apportée. La bonté de certains de leurs collaborateurs, avec lesquels nous avons eu la chance de travailler, est tout simplement sans limites.

Mais malheureusement, je ne peux pas parler positivement de toutes les organisations et de tous les travailleurs sociaux auxquels nous avons affaire aujourd’hui. Je sollicite votre aide. Et je demande, si possible, de nous aider à quitter le programme d’accompagnement des réfugiés AGIR.

Nous avons signé le contrat avec AMIE pour participer au programme AGIR le 19 juin 2025. En réalité, nous n’avons reçu aucune aide concrète dans le cadre de ce programme. Nous avions connaissance des cours de langue d’AMATRAMI seulement grâce au professeur de CADA Clermont, et nous avons dû résoudre nous-mêmes les problèmes de réinscription auprès de France Travail.

Cela ne nous inquiétait pas outre mesure, car nous avons l’habitude de compter sur nous-mêmes. Mais aujourd’hui, nous avons rencontré notre nouvelle travailleuse sociale du programme AGIR. Ce rendez-vous a été pour nous un véritable choc, rempli de stress.

La travailleuse sociale a catégoriquement refusé de nous aider dans nos démarches auprès des services fiscaux, et par ses remarques acerbes, elle a mis ma femme en larmes. Mon épouse est une personne très sensible. Elle souffre terriblement de la séparation d’avec ses parents, son pays, et son travail qu’elle aimait.

Les commentaires agressifs d’une personne censée nous aider l’ont déstabilisée et ont provoqué un traumatisme psychologique. Elle pleure et je suis incapable de la calmer. Je ne l’ai jamais vue dans un tel état. Nous ne sommes pas prêts à poursuivre une quelconque interaction avec cette personne.

Je suis journaliste, j’ai une grande expérience des négociations professionnelles, j’ai été interpellé par la police lors de manifestations, j’ai subi des pressions des services spéciaux russes, j’ai traversé beaucoup de choses. Mais même moi, j’ai été déstabilisé par la manière de communiquer de cette nouvelle travailleuse sociale.

Peut-être est-ce aussi parce que je ne suis pas dans un bon état psychologique à mon tour. En mai, nous avons déménagé du centre d’hébergement pour demandeurs d’asile de Clermont-en-Argonne vers un logement social de l’OPH Meuse à Bar-le-Duc. Malheureusement, il nous a été impossible de refuser l’appartement lors de l’emménagement.

En effet, lors des travaux de rénovation, les murs ont été peints avec une peinture dégageant une odeur extrêmement forte. Je souffre d’asthme bronchique, et mon état s’est brutalement détérioré immédiatement après notre installation. Il existait d’autres problèmes d’odeurs dans l’appartement, que j’ai partiellement pu résoudre.

Nous n’avons pas de médecin généraliste. Après nos demandes insistantes, l’ancienne travailleuse sociale AGIR (que je remercie) a réussi à nous obtenir un rendez-vous ponctuel chez une généraliste. Celle-ci a doublé la dose de mon traitement inhalé et a rédigé un certificat médical recommandant un déménagement.

Trois mois plus tôt, mais déjà une semaine après notre arrivée dans l’appartement, j’avais consulté un pneumologue – que nous avions dû attendre six mois. Il avait déjà jugé nécessaire de doubler la dose d’asthme après une seule semaine dans ce logement.

La situation est aggravée par le fait que, sur prescription médicale d’août, j’ai pu obtenir un rendez-vous chez un allergologue – spécialiste de l’asthme – seulement pour fin mars 2026. Alors que j’ai besoin d’aide urgente !

Avec le certificat médical, nous nous sommes adressés à l’OPH Meuse dès août. Nos demandes ont été ignorées pendant longtemps, avant que nous ne décidions d’envoyer une lettre recommandée au directeur général de l’OPH Meuse.

Finalement, des représentants de la société gestionnaire ont visité l’appartement. Selon eux, celui-ci serait en parfait état, bien que dans la réponse officielle de l’OPH Meuse, l’odeur de peinture soit effectivement mentionnée. En revanche, il n’est fait aucune mention des fissures dans les murs et le plafond, ni du fait que de l’eau apparaît parfois au sol lors de fortes pluies.

Constatant que l’OPH Meuse n’avait aucune intention de nous reloger, nous avons commencé à chercher un logement par nos propres moyens. Avec un français de base et sans contrat CDI, cela s’est avéré presque impossible.

Mais nous avons réussi. Nous avons sollicité l’aide de la MDS pour constituer un dossier d’aide au déménagement FSL. La préparation des documents a été longue et pénible.

Le dossier a été déposé, mais nous avons reçu un refus officiel, au motif que notre situation financière ne nous permettait pas de louer ce logement. Nous avons donc dû annoncer au propriétaire que nous renoncions au déménagement.

Nous avons perdu tout espoir. Un élément important s’ajoute : le lendemain du refus du FSL, un immeuble de notre quartier – également sous gestion de l’OPH Meuse – a été évacué d’urgence. Une paroi de soutènement s’était effondrée, une route importante a été fermée, et le bâtiment menace de s’écrouler. Les résidents ont été relogés à l’hôtel et ne peuvent même pas récupérer leurs effets personnels.

Or nous habitons un bâtiment situé dans une pente tout aussi abrupte. Un immeuble se trouvait autrefois juste devant nos fenêtres. Il a été récemment démoli. D’autres bâtiments à proximité ont également été détruits. À ma connaissance, ils ont été vidés en raison de fissures dans les fondations. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas nous sentir en sécurité.

Le premier département où nous avions été orientés pour une installation durable était la Moselle. Nous avons vécu trois mois et demi à Metz. Mais les conditions d’hébergement dans le centre pour demandeurs d’asile étaient si terribles que j’ai dû être admis aux urgences du CHR Metz-Thionville – Hôpital Mercy avec hémorragie pulmonaire et suspicion de tuberculose.

Après cela, nous avons été transférés à Clermont-en-Argonne, et c’est ainsi que nous avons été envoyés dans la Meuse. À Metz, nous avons laissé de nouveaux amis, ainsi que des perspectives de travail ou de relance d’activité. Peut-être que si le département de la Meuse ne peut pas nous aider à trouver un logement sûr ni des cours de langue dignes de ce nom, nous pourrions revenir en Moselle ou déménager dans un département plus développé ?

Malheureusement, nous ne voyons aucune perspective ici. Ma femme est économiste, ancienne employée de banque. Je suis journaliste, j’avais une petite entreprise de SMM et de photographie d’intérieur pour hôtels. Nous aimerions poursuivre nos activités professionnelles. Mais cela semble impossible à Bar-le-Duc.

Néanmoins, je prévois de relancer mon activité, je travaille en ce moment à la mise à jour du site de mon projet SMMHot net. Pour promouvoir ce projet, j’ai réalisé de nombreuses belles photos des villes où nous avons vécu. J’ai même déjà organisé une petite exposition personnelle. Mon travail plaît aux gens.

Mais pour réussir, j’ai besoin d’un niveau de français bien plus élevé. Actuellement, je ne bénéficie que de trois heures de cours bénévoles par semaine.

Nous avons déménagé à Bar-le-Duc en mai, mais les cours n’ont commencé qu’en octobre. Les enseignantes sont adorables, mais trois heures par semaine sont malheureusement totalement insuffisantes pour progresser rapidement.

J’étudie en autodidacte avec l’application Duolingo. L’application Frello, malheureusement, ne remplace pas des cours intensifs de 6 à 8 heures par jour.

Nous demandons de l’aide ! Nous sommes désespérés. Ma santé est dans un état critique, ma femme est en plein stress, et nous avons maintenant une travailleuse sociale AGIR qui semble travailler dans l’intérêt de n’importe qui – sauf le nôtre. Il nous est extrêmement difficile de tout résoudre seuls.

Nous demandons de l’aide pour obtenir un logement sûr. Nous demandons de l’aide pour accéder à des soins médicaux dans des délais raisonnables. Nous demandons à être accompagnés par un travailleur social réellement motivé à aider et non simplement à faire tourner des budgets de programmes publics.

Nous avons besoin d’aide. Nous ne tiendrons pas longtemps. Nos forces ne sont pas infinies. Nous aimons profondément la France, nous sommes infiniment reconnaissants à la République française et aux Français, et nous voulons être utiles à votre magnifique pays. Mais nous sommes aujourd’hui confrontés à des problèmes que nous ne pouvons pas surmonter seuls.

Voici un extrait de ma lettre adressée à un travailleur social d’AMIE, dans le cadre du programme AGIR :

« Comme vous pouvez l’imaginer, lorsqu’un réfugié perd sa déclaration auprès de France Travail, il souhaite obtenir une réponse rapide. Sans parler de la résolution du problème de perte d’inscription. Nous avons dû régler ces démarches nous-mêmes.

Vous dites que nous participons volontairement au programme AGIR. Pourtant, personne ne nous a informés que la participation au programme AGIR était facultative. De plus, depuis le début de la collaboration, nous n’avions reçu aucune copie des contrats que nous avions signés, ce qui constitue une violation de nos droits.

Nous n’avons découvert la possibilité de nous désinscrire du programme AGIR qu’en lisant ces contrats, que nous avons exigé qu’on nous remette. Nous ne voyons aucun bénéfice pour nous dans cette collaboration avec AMIE. Nous devons résoudre seuls toutes les questions essentielles.

Et pourtant, nous devons assister à des rendez-vous interminables, inutiles pour nous mais vraisemblablement indispensables à votre structure pour justifier son activité. Lors de la rencontre avec notre nouveau travailleur social, nous avons soulevé de nombreux sujets qui nous préoccupent. Nous n’avons reçu aucune aide à ce sujet.

Dans mon courrier à AMIE, j’ai signalé le comportement inapproprié du nouveau travailleur social. J’ai indiqué que nous ne souhaitions plus collaborer avec elle. Nous retirons nos signatures des documents. Nous ignorions que nous avions ce droit.

Comme je l’ai dit, nous souhaitons cesser notre collaboration avec AMIE dans le cadre du programme AGIR, car nous ne voyons aucun bénéfice à continuer.

Nous n’avons aucune plainte personnelle envers les précédents travailleurs sociaux, mais l’aide fournie était, pour nous, insuffisante. C’est pourquoi nous considérons cette coopération comme sans avenir.

Nous souhaiterions que la direction d’AMIE diligente une enquête interne avec un médiateur indépendant. Si l’enquête établit que la nouvelle travailleuse sociale a violé les standards professionnels, nous demandons des excuses officielles de sa part et de la direction d’AMIE.

Concernant les prochains rendez-vous que vous nous proposez, je suggère qu’ils soient organisés en présence de la direction d’AMIE, avec un médiateur indépendant, afin d’examiner les points suivants :

1. La pertinence du comportement du nouveau travailleur social ;
2. Les problèmes que les employés d’AMIE ont effectivement contribué à résoudre ;
3. Les problèmes qu’AMIE n’a pas su résoudre et les questions restées sans réponse.

Sur cette base, il sera possible d’évaluer objectivement les perspectives d’une éventuelle poursuite de notre coopération. Je vous prie de transmettre ma proposition à votre direction. »

PS : Ce texte a été rédigé en russe et traduit en français à l’aide d’un traducteur en ligne.

Bien cordialement,
Aleksandr UDIKOV
Journaliste indépendant et photoblogueur

À propos de l’auteur du blog. Je m’appelle Aleksandr UDIKOV. Je suis journaliste originaire de Russie, contraint de quitter mon pays en 2022 en raison de persécutions liées à mes articles condamnant l’attaque contre l’Ukraine. En 2024, j’ai obtenu l’asile politique en France. Dans ce blog, je parle de ma nouvelle vie, je partage mes observations et mes photographies.

Amis ! Ceci est la traduction d’une publication de mon blog russophone Udikov.com (RUS). Les traductions de mes articles en français paraissent sur le site Expaty.Life (FR). Pour être informé des nouvelles publications du blog en français, abonnez-vous, s’il vous plaît, à ma page Facebook (FR).

La version anglophone de ce blog est publiée sur la plateforme Medium (ENG). Pour le moment, j’utilise un traducteur en ligne, il se peut donc que la traduction ne soit pas toujours parfaite. Je vous prie de m’en excuser ! Votre « like » ou votre commentaire sur le site, sur les réseaux sociaux ou sur la chaîne Telegram est le plus beau cadeau que vous puissiez faire à l’auteur !

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