J’ai écrit ce post en juillet 2024, un mois après notre déménagement à Clermont-en-Argonne.
Je partage ma première série de photos de la ville relativement la plus proche de chez nous. Verdun ne compte que 18 000 habitants…
Que le cher lecteur me pardonne. Dans ce reportage, je ne dirai pas un mot du rôle historique fondamental que cette ville a joué dans l’histoire du monde. Je n’ai plus la force de parler d’autres guerres tant que celle en Ukraine n’est pas terminée. Je veux simplement montrer Verdun comme une ville où l’on vit. Pour l’instant, nous n’y sommes allés que deux fois. Et je dois dire que j’ai été agréablement surpris.
Je comprends bien que Verdun est une ville touristique. Mais c’est un tourisme particulier, centré sur l’histoire. Pour être honnête, nous n’avons pas du tout envie en ce moment de visiter ces immenses forts, monuments, cimetières et mémoriaux. Nous honorons la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour défendre la paix, bien sûr, mais aujourd’hui nous souhaitons concentrer notre attention sur autre chose. Car nous ne sommes pas ici en touristes.
Verdun est la ville où nous viendrons souvent pour gérer nos tâches principales. Et elle nous intéresse moins pour son histoire héroïque que comme un lieu de vie et d’organisation du quotidien. Et pour l’instant, sur tous ces aspects, elle a plutôt tendance à nous réjouir. Nous sommes charmés par ses parcs, ses quais, ses vieux quartiers.
À Verdun, on voit constamment quelque chose de familier, parfois même de chaleureux. Quelque chose qui rappelle une vie passée, des pays visités ou même habités. Je ne veux pas, je ne peux pas penser à la Grande Guerre. Mes pensées sont encore accaparées par la guerre d’aujourd’hui. Alors, à Verdun, nous essayons de saisir le plus possible des fragments d’une vie humaine normale, plutôt que des souvenirs d’une bataille mortelle.
Cette ville a tenu bon, a survécu et a renaît de ses cendres. Il en sera ainsi pour l’Ukraine. Un jour, il en sera ainsi aussi pour la Russie. Pour l’âme des Russes trompés par la propagande. Un jour, le dictateur et son entourage seront jugés. Et notre pays aidera ses voisins à reconstruire les villes détruites. On a voulu nous anéantir, mais nous nous sommes échappés du pouvoir du vampire du Kremlin. Nous continuerons à vivre et à lutter. Comme cette ville qui s’est dressée face au mal. Pardon, je voulais écrire un post sur Verdun, et voilà que j’en reviens encore à moi…
Oui, je veux croire en un avenir meilleur. Mais j’ai l’impression de ne plus y parvenir. Et seule cette ville, qui a depuis longtemps cicatrisé ses terribles blessures, murmure doucement : « Le temps guérit. » Oui, le temps guérit. Mais le prix de chaque guerre est trop élevé. Et on ne peut pas guérir ceux qui ne sont plus là. C’est ainsi que des millions de vies s’éteignent, des tomes entiers de l’histoire humaine future. Une histoire qui n’adviendra jamais.
Pardonnez-moi : être à Verdun rend impossible de ne pas penser à l’essentiel. À la beauté et la grandeur de la vie. Et à l’horreur et l’absurdité de son absence. C’est précisément pour cela que je partage avec vous des photos des rues vivantes de Verdun, et non le silence sombre de ses forts. Ne troublons pas leur mémoire pour l’instant. Nous parlerons de la Grande Guerre et des monuments à ses victimes une autre fois…
PS. Voici 65 photos du Verdun estival.
—
À propos de l’auteur du blog. Je m’appelle Aleksandr UDIKOV. Je suis journaliste originaire de Russie, contraint de quitter mon pays en 2022 en raison de persécutions liées à mes articles condamnant l’attaque contre l’Ukraine. En 2024, j’ai obtenu l’asile politique en France. Dans ce blog, je parle de ma nouvelle vie, je partage mes observations et mes photographies.
—
Amis ! Ceci est la traduction d’une publication de mon blog russophone Udikov.com (RUS). Les traductions de mes articles en français paraissent sur le site Expaty.Life (FR). Pour être informé des nouvelles publications du blog en français, abonnez-vous, s’il vous plaît, à ma page Facebook (FR) ou à ma chaîne Telegram (FR).
La version anglophone de ce blog est publiée sur la plateforme Medium (ENG). Pour le moment, j’utilise un traducteur en ligne, il se peut donc que la traduction ne soit pas toujours parfaite. Je vous prie de m’en excuser ! Votre « like » ou votre commentaire sur le site, sur les réseaux sociaux ou sur la chaîne Telegram est le plus beau cadeau que vous puissiez faire à l’auteur !
—
© Expaty Life. Blog d’un journaliste en exil | Udikov.com | Expaty.Life

































































