J’ai décidé de publier une version mise à jour de ma biographie dans un article séparé. J’ai l’intention de la traduire en français et en anglais.

Je m’appelle Aleksandr Udikov. Je suis né en 1982 dans la ville russe de Tcheboksary (République de Tchouvachie). J’ai vécu à Tcheboksary, mais aussi à Moscou, Kazan et un peu à Sotchi. J’ai commencé ma carrière comme DJ de club et j’ai travaillé dans plusieurs boîtes de nuit à Tcheboksary et à Moscou. J’ai organisé des soirées thématiques de musique électronique et tenu des chroniques sur la culture club dans les médias régionaux.

J’ai fait mes études à Moscou et travaillé dans la presse d’information, politique et de divertissement. Je suis retourné à plusieurs reprises dans ma ville natale, où j’ai lancé de nouveaux médias populaires et relancé, sous un nouveau format, des journaux historiques. Ensuite, j’ai été rédacteur en chef de publications professionnelles à diffusion nationale. Cependant, après la crise de 2008, j’ai définitivement quitté la capitale.

Pendant ma période à Kazan, j’ai travaillé dans des médias économiques de référence, puis j’ai rejoint le journal indépendant Večernjaja Kazan (« Soirée de Kazan »). J’y ai supervisé la refonte du site web, constitué la rédaction en ligne et mis en place les principaux mécanismes de fonctionnement. Deux années de ma vie ont été liées à ce journal. Après mon départ, je me suis consacré aux relations publiques et au marketing.

Un autre volet important de mon activité a été le blogging. J’étais un photoblogueur régional connu, écrivant principalement sur les villes et les voyages, mais aussi sur des sujets sociaux et politiques. Avec le temps, mes positions politiques publiques ont commencé à diverger fortement de la ligne du gouvernement russe. Après le retour de Poutine au pouvoir, travailler dans les médias régionaux est devenu impossible pour moi ; mes blogs ont cessé d’être un simple loisir pour devenir mes principaux canaux médiatiques.

Je tiens mes blogs depuis 2006, d’abord sur LiveJournal, puis sur Dzen. J’y ai exploré différents domaines : organisation de rencontres entre blogueurs, rallyes automobiles, voyages thématiques, tests de matériel, de voitures et de divers produits et services. Une grande partie du contenu est restée consacrée à la politique et à la situation dans le pays. J’ai régulièrement participé à des manifestations et réalisé des reportages sur place.

Vers 2013, j’ai lancé dans mes blogs une série de comptes rendus photographiques d’hôtels intitulée « On vivra, on verra ». En 2019, fort de mon expérience de collaboration avec les hôtels, j’ai fondé l’agence SMMHot, spécialisée dans la gestion des pages d’hôtels sur les réseaux sociaux, les reportages photo détaillés et la photographie d’intérieur. L’agence a été dissoute en 2022.

Après l’attaque barbare de la Russie contre l’Ukraine le 24 février 2022, j’ai adopté une position fermement anti-guerre et publié plusieurs articles virulents dont la suppression a été exigée par des responsables russes. Craignant pour ma vie et ma liberté, j’ai été contraint d’émigrer, dans des conditions proches d’une évacuation d’urgence. Depuis, je ne suis jamais retourné en Russie.

J’ai passé les six premiers mois en Turquie, mais ma demande de titre de séjour y a été refusée. L’Allemagne m’a également refusé un visa humanitaire. J’ai ensuite séjourné brièvement au Kirghizistan et en Serbie, puis presque un an au Monténégro et en Bosnie-Herzégovine. En février 2024, avec le soutien de Reporters sans frontières, j’ai obtenu un visa humanitaire pour la France et déposé une demande d’asile. En novembre 2024, j’ai obtenu le statut de réfugié en France.

En avril 2025, l’agence russe de censure Roskomnadzor avait bloqué quatorze de mes sites et blogs pour des articles condamnant l’agression contre l’Ukraine. Beaucoup de mes ressources sont désormais inaccessibles, même via VPN. J’ai pratiquement perdu toute ma base médiatique, mais je continue à tenir mes blogs — aujourd’hui plutôt comme un journal personnel d’un Russe anti-guerre en exil. Mes principales plateformes sont Facebook et mon site Udikov.com.

Ma vie française ne fait en réalité que commencer. Je n’ai aucune idée de ce que l’avenir me réserve. Mais je ferai tout pour avancer avec dignité. Je suis profondément reconnaissant à la République française et au peuple français de m’offrir la possibilité de vivre ici en sécurité. J’espère pouvoir être utile à ce beau pays et à ses habitants.
À suivre…

Certains aspects de ma biographie sont reflétés dans les liens ci-dessous :